mercredi 29 août 2018

Ma "non-rentrée" 2018-2019...


Me voilà bien assise au soleil sur mon patio pour écrire cet article de blogue... De retour de l'école de ma mini-princesse, que j'accompagnais pour la toute première fois à sa rentrée... Les deux grands ont pris le chemin de l'école eux aussi...  Sans moi.  Parce qu'ils sont au secondaire.  Mais d'habitude, j'y suis aussi, car ils fréquentent l'école où j'enseigne.

Il y a bien eu deux années scolaires où je n'ai pas commencé.  Pour mes congés de maternité.  Avec des bébés dans les bras, le fait de ne pas participer à la rentrée se prend quand même beaucoup mieux.  Il y a un petit serrement du coeur, mais ça passe relativement rapidement.  Ce matin, ma "non-rentrée" est beaucoup plus difficile à encaisser.  C'est plus qu'un petit serrement.  C'est un déchirement.

En convalescence suite à une intervention chirurgicale, j'ai regardé tout ce beau monde prendre le chemin de l'école ce matin.  En me disant que ce moment de l'année est vraiment un moment privilégié pour un enseignant.  Un renouveau.  L'occasion de repartir à neuf.  De nouveaux élèves.  De nouveaux défis.  De nouveaux projets.  Des idées à profusion dans la tête.  Un nouvel aménagement de la classe.  Le désir profond d'établir de nouveaux liens avec ces adolescents qui défileront au quotidien dans notre classe.  De tenter de nouvelles approches pour essayer de maximiser la réussite des élèves.  Rares sont les professions qui permettent ce renouveau annuel.

Ce qui me fait le plus de peine ce matin, c'est de ne pas voir ces sourires du retour.  Dissimulés parfois, car à l'adolescence, on ne doit pas nécessairement montrer qu'on est content de revenir à l'école... Les sourires de retrouvailles.  Les sourires de ceux qu'on a peine à reconnaître tellement ils ont grandi pendant ces deux mois.  Les sourires de ceux qui avaient hâte de revoir la gang.  Les sourires de ceux qui n'ont clairement pas le goût d'être là pour les bonnes raisons... Les sourires de ceux qui, discrètement, viennent prendre de vos nouvelles, là, dans la grande salle de rassemblement.  Qui vous disent qu'ils étaient contents de voir votre nom sur leur horaire.  Ou qui manifestent leur déception qu'il n'y soit pas.

La rentrée est un moment magique.  Et primordial. Parce qu'elle annonce ce que seront les prochains 179 jours de classe.  Parce qu'elle permet d'établir des liens qui guideront l'ensemble des actions qui seront posées par la suite.  Parce qu'elle permet de créer un environnement favorable aux apprentissages et au développement de compétences.

Pour tout ça, j'ai l'impression de manquer quelque chose ce matin.  J'angoisse à l'idée de passer à côté de ce grand moment qui est tellement important à mes yeux.  Je pense avec le coeur gros à mes élèves qui se retrouvent dans l'insécurité d'une classe où leur prof est absent.   C'est ainsi que je vais aller me reposer pour revenir en force la semaine prochaine.  En me disant qu'ils sont sûrement capables de m'attendre un petit peu...

Bonne rentrée à vous tous, chers enseignants!  Et que votre année soit à la hauteur de vos attentes.  Qu'elle soit votre #meilleureanneeadate !  (Participez au défi lancé sur Twitter par #escouadeedu... pour une réflexion sur votre pratique et l'innovation.  Ça débute le 4 septembre!  Voici un article de blogue de Marius Bourgeois à ce sujet.  Inspirant!  10 choses à faire pour avoir sa meilleure année à date)

mardi 17 juillet 2018

Après la pluie, le beau temps.... Le beau beau temps!!!


Retour en arrière... regard sur l'année 2016-2017...

"And suddenly you just know it's time to start something new and trust the magic of begginings."


CETTE année-là... ma vingtième en carrière...l'année des mille questionnements... l'année des retours à la maison baignés de larmes... l'année des matins avec la boule dans l'estomac... l'année où tu ne reconnais plus le prof passionné que tu étais... où tu passes ton temps à te demander si tes cours sont corrects, si les élèves t'apprécient, si tu as merdé quelque part, et si oui, à quel moment exactement... L'année où tu passes plusieurs minutes par semaine à parcourir les différentes offres d'emploi dans ton domaine... ou pas... L'année où il te semble que tout va basculer... que ça va passer ou casser.

Pourtant, je l'avais commencé comme d'habitude cette année-là.  Plein d'idées en tête, avec une tonne de projets à réaliser, un enthousiasme à tout casser.  Avec l'assurance et la confiance que mes années d'expérience me donnnaient.  Avec un bagage plus que positif de toutes ces années d'enseignement.

Et puis... BANG!

Comme un grand coup en pleine gueule!  Cette année-là, les ados que j'avais dans l'un de mes groupes se sont chargés de me rappeler que ça ne peut pas être toujours facile de même... que des remises en question, on peut en avoir à tous les moments de notre carrière.  Ils étaient pourtant très gentils ces élèves. (Comprenez bien ici que je parle d'une situation de groupe, et non des élèves, pris individuellement.)  Mais niveau travail, la motivation était à -1000.   Combien de fois ils m'ont dit: "C'est pas vous madame, ça nous tente juste pas."  J'y ai jamais cru.  Que ce n'était pas moi.  J'avais une responsabilité à jouer dans leur motivation.  Pas juste moi, eux aussi, j'en conviens.  Mais j'en étais tout de même responsable.  Ça, j'en étais convaincue.  Un effet d'entrainement comme ça, dans un groupe, ça arrive.  Mais on aurait dit que je n'avais plus les outils nécessaires pour y faire face.  Côté comportement, il fallait tenir le cadre serré, mais ça allait.  Mais au niveau de l'intérêt, il n'y en avait pratiquement pas.  C'est certain que quand tu leur répètes, ad nauseam, qu'ils se doivent d'être prêts pour L'ÉPREUVE UNIQUE du ministère, et que tu crois que tu as trouvé L'argument de choix, alors là, tu ne peux pas demander de miracle ! Alors j'en ai reviré des solutions dans ma tête, pendant mes nuits d'insomnie.  À un point  tel que j'ai fini cette année-là épuisée, avec un sentiment d'échec gros comme l'univers, et avec le goût de tout lâcher.  Cette situation avait réussi à me faire sentir comme l'enseignante la plus médiocre du monde...

Quelques jours de vacances, de réflexion, de livres inspirants... et j'ai fini par me dire je n'étais pas nécessairement devenue une mauvaise enseignante... mais que le temps était peut-être venu de penser à revoir ma pratique.  Parce qu'en vingt ans, il y a de fortes chances que les jeunes que l'on reçoit dans nos classes aient changé.  Oui, ils ont changé.  Le monde dans lequel on vit a changé.  Les mentalités et les façons d'apprendre aussi.  Forte de la formation iClasse et des nombreux échanges avec mes collègues virtuels sur les réseaux sociaux, je me suis relevé les manches et me suis dit que je n'allais pas revivre une année comme celle-là.  Je n'avais pas de pouvoir sur les jeunes que je recevrais, mais je m'assurerais d'être prête à faire face à la situation.  J'ai donc décidé de poursuivre, car je ne pouvais tout simplement pas délaisser une profession que j'adorais.  Que je me donnais une autre chance.

Une nouvelle année, un nouveau départ... et une année de rêve!

"Une classe devrait être comme une famille qui se rassemble à la table pour un repas: il devrait y avoir un respect mutuel, du plaisir et des rires.  Elle devrait aussi offrir un environnement favorable à l'expression des idées innovantes pour tous ceux qui s'y retrouvent."  (Dr Nathan Lang-Raad, traduction libre)


J'ai donc commencé mon année 2017-2018 avec encore plein d'idées en tête, une liste de projets plus que remplie et un regard positif sur l'année qui s'annonçait.  Et avec cette phrase que je m'étais écrite sur un bout de papier, pour m'assurer de chaque jour m'en rappeler: "Si j'étais élève, est-ce que j'aimerais être dans ma classe?".  En me jurant de ne pas y répondre non.  Le moins possible en tout cas...

Je dois admettre, en commençant, que j'avais une tâche de rêve.  Car je sais que ça peut faire drôlement une différence sur notre qualité de vie de prof.  3 groupes de secondaire 1.  Enseignante-ressource pour compléter.  Donc, une préparation seulement.  Et pas de super examen du ministère à la fin de l'année qui me pendrait au-dessus de la tête, comme une épée de Damoclès.  J'avais donc une marge de manoeuvre un peu plus grande pour expérimenter les diverses activités et projets qui m'intéressaient depuis longtemps.  Donc, ce point étant bien clair, je suis tout à fait consciente que j'avais entre les mains une situation très favorable à ce que tout roule comme sur des roulettes.

Et une cohorte d'élèves absolument extraordinaire et exceptionnelle.  (Ne pas confondre encore une fois les élèves, les individus, avec l'esprit de groupe dont je parle ici.  Parce que j'en ai vu énormément des élèves extras, des groupes géniaux et de belles cohortes.)  C'est qu'il y avait une chimie incroyable entre eux.  Des leaders positifs qui aspirent à la réussite, tant scolaire que parascolaire.  Des élèves impliqués qui ont fait embarquer ceux qui l'étaient moins.  De T-O-U-T-E beauté!!!  L'équipe d'enseignants a été unanime tout au long de l'année.  Nous avons été renversés.  Positivement.  On se demandait bien à quel moment notre lune de miel allait se terminer.  Il y a des moments charnières dans une année où la motivation des élèves en prend un coup:  serait-ce en novembre, après le premier bulletin?  Au retour des Fêtes ?  Après la relâche ? En mai, avant la session d'examens?  Ça n'a jamais eu lieu.  Il y a bien eu quelques petites problématiques à gérer:  baisse des résultats de certains, quelques chicanes, quelques cas de démotivation.  Mais rien de majeur.  Rien d'essoufflant et de démotivant pour l'enseignant. Bref, on a eu "ben du fun"!

Ces élèves, qui ont évolué dans ma nouvelle classe flexible, ont pu expérimenter de nombreux projets. Certains ont bien fonctionné, d'autres moins.  Les élèves étaient assez à l'aise pour me donner leur rétroaction et leurs recommandations.  Je trouve intéressant maintenant d'avoir changé ma vision de l'enseignement:  oser innover, oser prendre des risques, c'est ainsi qu'on peut avancer.  Les élèves comprennent que nous formons, eux et moi, une communauté d'apprentissage et de partage.  Que je ne suis pas la seule qui détient des savoirs à leur transmettre.  Que nous avons tous intérêt à travailler ensemble, dans NOTRE classe.  Ils y étaient bien.  Et moi aussi.   C'est ainsi que nous avons expérimenté la programmation et le code, les activités permettant de développer la mentalité de croissance, les activités coopératives de résolution de problèmes ou de constructions géométriques.  Que nous avons intégré l'utilisation des technologies presqu'au quotidien.  Que nous avons créé.  Oui oui, créer en mathématiques, c'est tout à fait possible.  Que nous avons découvert des applications, que nous avons réfléchi et argumenté.  Que nous avons appris que les mathématiques, ça peut être beau et pas nécessairement si compliqué.  Que nous pouvons faire des erreurs.  Que nous devons faire des erreurs pour apprendre.  Que nous pouvons avoir une deuxième chance.  Que les autres peuvent nous aider.

Ce fut donc une année de bonheur et de rêve.  MA meilleure année.  Cette année qui m'a permis de me redonner cette confiance qui s'était un peu effritée.  Une année où j'ai cumulé les souvenirs dans ma tête, sachant très bien que ça ne peut pas toujours être ça.  Je l'ai savourée.  Chaque instant.  En étant cependant bien consciente que les conditions étaient optimales.
Je me suis chaque jour permis de m'être reconnaissante.  De ne pas avoir abandonné.  De ne pas avoir changé de carrière.  Parce que des années plus difficiles, ça peut arriver.  Mais même quand c'est le cas, il y a une tonne de moments positifs auxquels ils faut se raccrocher.  Et que le changement, ça peut vraiment faire beaucoup de bien!

Suite l'an prochain.... :)




samedi 21 octobre 2017

L'importance de se ressourcer professionnellement

Ce matin, c'est avec la tête remplie d'idées de projets et du goût d'innover (encore!) que je me réveille.  Repassent en boucle ces conversations tenues au cours des derniers jours, ces ateliers auxquels j'ai assisté, ces nouvelles rencontres que j'ai faites.  De retour de la 44e session de perfectionnement du GRMS (Groupe des responsables en mathématiques du secondaire), je viens d'emmagasiner une quantité incroyable de motivation professionnelle!  Le début de cet article présentera les découvertes que j'y ai faites en lien avec l'enseignement des mathématiques. Je poursuivrai avec une réflexion plus générale que je fais par rapport à la formation continue.

Mes découvertes mathématiques

J'avais décidé d'axer mon choix d'ateliers sur la programmation et les outils technologiques.  Je n'ai pas été déçue.   D'abord, la programmation m'intéresse depuis les trois dernières années.  Avant cette année, j'en faisais faire aux élèves par-ci, par-là.  Surtout, par la participation de mes classe à l'Heure du code, un événement mondial qui a lieu à chaque année en décembre.  Code.org est le site qui m'a permis de découvrir que la programmation pouvait être une plus-value dans le cheminement de mes élèves, surtout en ce qui a trait au développement de la pensée computationnelle et d'habiletés de résolution de problèmes.   Je me suis mise à  faire des lectures, explorer des blogues et sites web en lien avec la programmation.  Au cours des derniers mois, le code s'est mis à être davantage un centre d'intérêt en éducation.  Même notre ministre en a parlé comme étant un aspect auquel il accorderait de l'importance dans un avenir rapproché.  Cette année, j'ai donc décidé de l'intégrer dans mon cours de mathématiques, mais de façon plus "officielle".  Déjà en début d'année, j'ai annoncé aux parents, aux élèves et à la direction de mon école que la programmation ferait partie intégrante de mon cours de mathématiques de secondaire 1. (Voir mon article de blogue sur La classe de maths de Mme Isabelle). Toutefois, j'avais quelques craintes quant à l'intégration adéquate aux concepts mathématiques du programme de formation que j'allais en faire.  En m'abonnant à la page Facebook Les maths autrement, j'ai pu échanger avec des enseignantes qui faisaient déjà de la programmation.  Et j'ai compris que ce que je voulais faire était possible.  Ces mêmes personnes qui m'ont partagé leurs façons de faire, j'ai pu les rencontrer au cours des derniers jours au congrès.  Je tiens à remercier Stéphanie Rioux, Mélanie Boucher et Annie Fillion qui m'ont permis d'oser l'intégration de la programmation dans ma classe.  D'abord par leur partage sur cette page Facebook qui est leur initiative et qui fait de plus en plus d'adeptes.  Aussi, par ce que Stéphanie et Mélanie ont partagé lors de leurs très pertinents et enrichissants ateliers sur Scratch et Algobox lors des derniers jours.  J'ai maintenant une idée très claire de ce que je vais faire en classe avec mes élèves en lien avec la programmation.  Et ce, dès la semaine qui vient!

J'ai aussi participé aux ateliers des très inspirants Frédéric Ouellet et Jocelyn Dagenais sur la corde à linge mathématique et Desmos.  Cette corde à linge (Clothesline Math) est un puissant outil pour le développement du sens du nombre.  Que ce soit pour l'apprentissage des nombres entiers, le passage de la forme décimale à la forme fractionnaire ou au pourcentage, l'apprentissage de l'algèbre et même la résolution de systèmes d'équations, Frédéric et Jocelyn nous ont démontré que cet outil très visuel pouvait être particulièrement aidant pour nos élèves, et très interactif, de surcroît.   Finalement, leur présentation de l'outil en ligne Desmos m'a convaincue que l'utilisation de celui-ci en classe pouvait être très stimulante pour les élèves.  Présentation de questionnaires, jeux d'association de cartes et même des activités de type "Guess Who" que les élèves réalisent en classe, en collaboration avec les autres élèves de la classe sont quelques exemples d'utilisations que l'on peut en faire.  Il y a même un site dédié au partage des  ressources francophones de Desmos.

L'importance d'un réseau professionnel et du partage

Même si j'en étais profondément convaincue déjà, cette session de perfectionnement m'a une fois de plus prouvé l'importance des échanges et partages que nous avons avec les autres enseignants.  Individuellement, il est difficile de trouver du temps pour bâtir différentes activités.  Ensemble cependant, nous pouvons arriver à se partager des dizaines de ressources pertinentes pour nos élèves.  Il faut arrêter de travailler en vase clos.  Il n'y a rien à y gagner. 

Il est important de se construire un réseau.  Je l'ai déjà dit maintes fois dans mes articles précédents, notre réseau nous permet de garder la motivation, d'échanger et partager des ressources, de découvrir de nouvelles approches, de se sentir moins isolés et davantage supportés.  Ce réseau, on peut le bâtir parfois virtuellement.  Nous avons maintenant les réseaux sociaux qui nous permettent de le faire et ce, de façon très efficace.  Ce nombre de personnes avec qui j'ai échangé pédagogiquement au cours des dernières années est grand.  Je n'aurais sûrement pas pu partager avec toutes ces personnes sinon.  Et quand des événements comme les colloques arrivent, nous avons la chance de côtoyer en vrai ces personnes qui nous inspirent au quotidien sur nos fils d'actualité.  Et de revoir ces autres personnes que nous rencontrons quelques fois l'an et avec qui il fait bon échanger.

Une chose m'a profondément ébranlée cependant... Je fais le constat que j'échange avec les gens de mon milieu immédiat presque uniquement lors de ces colloques...  Et ça, j'ai de la difficulté à le concevoir.  Des enseignants de mathématiques d'une même commission scolaire qui n'ont jamais l'occasion de se rencontrer et de partager ailleurs qu'à des rencontres provinciales, c'est décevant non?  Ce n'est sûrement pas le cas de tous les milieux, fort heureusement.  Mais c'est une réalité qui me touche.  Ces découvertes que nous avons faites au cours des derniers jours, peut-être étions nous en mesure d'en partager quelques unes que nous faisions déjà dans notre milieu.  Mais nous n'avons jamais eu d'occasion de nous en parler.  J'imagine que c'est entre nos mains, enseignants, de provoquer ces occasions....  Probablement...

Parlant de partage, voici le lien vers le Padlet des ressources présentées aux différents ateliers du GRMS 2017.
Congrès du GRMS 44

lundi 9 octobre 2017

L'accompagnement iClasse, qu'est-ce que c'est?

Est-ce que j'ai déjà dit que la iClasse m'a redonné des ailes comme enseignante ?  Certainement.  Mais je le répète.  Parce que c'est réel, parce que je veux donner le goût à d'autres enseignants d'oser faire des changements dans leur pratique.  Et je crois que iClasse est une excellente façon de le faire.  Tout au long de la semaine, j'ai pu participer à des discussions, faire des lectures, écouter des témoignages... m'enrichir davantage pendant ce processus de recertification.   Toute la semaine, les futurs Leaders et Ambassadeurs iClasse se sont côtoyés en discutant des différents aspects abordés lors d'un accompagnement iClasse.  Ce fut très stimulant et enrichissant.  Malgré ma semaine chargée au travail et la course entre toutes les activités des enfants, cette formation m'a une fois de plus permis de prendre des temps d'arrêt pour réfléchir sur ma pratique d'enseignante.  De prendre du recul pour faire le point sur ma situation actuelle, qui a bien évolué depuis les dernières années.  J'ai fait le constat que je suis extrêmement fière d'être rendue là où je suis aujourd'hui.  Tous les changements que j'ai faits dans ma pratique, dans ma classe, ils m'ont fait grandir comme enseignante, mais également comme personne.  Je me sens bien, professionnellement. 

Voici un sketchnote que j'ai réalisé pour résumer les différents sujets qui ont été abordés cette semaine et qui donne un bon aperçu de la philosophie de iClasse.  (Je suis une vraie débutante pour les sketchnotes, donc soyez indulgents ;).  Il n'est peut-être pas exhaustif, mais il reflète les principales idées que j'ai retenues et qui m'on fait réfléchir.


Voici donc ce que je retiens... Dans la iClasse, les élèves apprennent en collaboration avec leurs pairs et avec l'enseignant.  La classe devient une communauté d'apprentissage.  Et des ouTICS sont intégrés dans la classe:  il s'agit des technologies que l'on choisit comme outils en fonction des objectifs pédagogiques que nous avons.  Évidemment, lorsque l'on choisit d'intégrer les technologies en classe, il est primordial d'amener les élèves à développer leur pensée critique face à toutes ces informations qu'ils peuvent trouver un peu partout sur le web.  La iClasse implique des changements dans l'aménagement de la classe ainsi que dans les pratiques pédagogiques.  Ces changements doivent tenir compte du fait que l'on veut que l'élève soit le principal acteur dans ses apprentissages.  L'élève est au coeur des décisions qui sont prises en classe.   Plusieurs courants pédagogiques nous sont présentés tout au long de notre carrière d'enseignant.   Certains courants sont davantage en accord avec le fait que nous voulions développer la créativité chez les élèves.  Il est important de se questionner sur ce que l'on veut intégrer dans nos classes, de se baser aussi sur des données de recherches, quand il est possible de le faire.   

De plus en plus, on parle aussi de sensibiliser les élèves à la mentalité de croissance: l'intelligence n'est pas fixe, elle est en croissance et peut être développée.  Il faut démystifier cela avec les élèves pour qu'ils puissent croire en leur potentiel d'apprentissage.   Leur permettre de se libérer de croyances qui les empêchent de bien apprendre.

Enfin, la iClasse nous permet de collaborer avec des enseignants qui ont eux aussi choisi le changement dans leur classe.  En ce sens, la iClasse permet d'échanger avec la "tribu", ces personnes qui ont les mêmes intérêts que nous et qui veulent faire avancer les choses dans ce monde de l'éducation qui tarde à être de son temps.  C'est pourquoi des Leaders et des Ambassadeurs sont formés pour promouvoir la iClasse.  Ils sont là pour semer des idées de changement, tenter d'amener les innovations pédagogiques dans leurs milieux, contaminer leur entourage.  La iClasse, c'est plus qu'une formation, c'est une façon de vivre en harmonie avec nos élèves dans la classe afin qu'ils deviennent des citoyens prêts à faire face au monde actuel et futur.




samedi 30 septembre 2017

Ma renaissance professionnelle

Me revoici après une loooooongue pause sur ce blogue!  J'ai vécu depuis rien de moins qu'une renaissance professionnelle! Ma vie de prof a pris un grand virage.  Quand je relis les derniers articles, je constate que ce virage était déjà amorcé. J'en étais à faire une profonde réflexion sur ma pratique.  Mon réseau Twitter était grandissant.  J'y faisais la découverte de gens passionnés et inspirants du monde de l'éducation.   Mon désir de changer mes façons de faire se faisait de plus en plus grand.  À la base, je crois que cette volonté de changement venait surtout du fait que je trouvais les élèves de moins en moins engagés dans leurs apprentissages et j'étais convaincue qu'ils n'étaient pas à la source du problème.  Je ne trouvais plus satisfaction dans ce que je faisais en classe au quotidien.  Et puis un jour, j'ai vu passer cette question sur Twitter: "Si j'étais un élève, est-ce que j'aimerais être dans ma classe?"  Sans être tout à fait un non catégorique, car je crois que j'étais plutôt satisfaite du lien que je réussissais à établir à chaque année avec mes élèves, je n'arrivais pas non plus à affirmer que je serais la plus heureuse dans ma classe.  Le constat était que je devais trouver des moyens d'accrocher davantage les jeunes que j'avais devant moi.  J'ai alors décidé qu'il fallait que j'aille plus loin que la réflexion et qu'il était primordial, pour ma santé professionnelle et l'apprentissage de mes élèves, que je passe à l'action.

Les étapes de la transformation...

Twitter, outil puissant de formation continue

D'abord, je dois dire que mon réseau qui s'est bâtit graduellement sur Twitter a été non seulement un déclencheur à tous les changements que j'ai effectués dans ma pratique, mais a été et demeure toujours ma plus grande source de motivation.  Les nombreux partages et découvertes que j'y fais alimentent quotidiennement ma pratique d'enseignante.  Ce que ce réseau m'apporte est d'une richesse incommensurable. Aussi, les soirées #EduProf les mercredis sont un rendez-vous hebdomadaire auquel j'essaie d'être fidèle puisque que les discussions qui s'y déroulent sont très riches et elles permettent de discuter avec les collègues de partout.  Twitter est pour moi une vaste salle des enseignants, où les idées positives, innovantes et stimulantes en éducation sont à l'avant-plan.  Et cela s'avère très motivant.

Des formations déterminantes


La formation iClasse que j'ai suivie a été un réel cadeau professionnel que je me suis offert il y a 4 ans. Je recherchais d'abord une formation qui m'aiderait à intégrer les technologies dans ma classe, car j'y voyais une source d'intérêt pour les jeunes qui baignent dans l'univers des technologies. Mais j'ai vite découvert que iClasse, c'était encore bien plus que ça. Et à ma plus grande satisfaction. L'élève au coeur de ses apprentissages, l'élève engagé dans sa réussite, l'élève créatif et collaborateur: ce sont des idées qui sont le fondement de iClasse je crois. Cette formation m'a permis d'amorcer des changements à plusieurs niveaux: aménagement de la classe, évaluation, gestion de la classe, pédagogie. J'ai donc reçu la certification en 2014 et je débuterai dans la prochains jours un processus de recertification qui me mènera au niveau Leader iClasse. Cette formation m'a vraiment donné la motivation qu'il me fallait pour amorcer des changements, pour oser sortir du moule et innover dans ma classe.

Les colloques auxquels j'ai assisté depuis les dernières années m'ont beaucoup aidée aussi dans cette démarche de changement.  Que ce soit celui de l'AQUOPS, du GRMS ou CLAIR, tous m'ont permis d'aller me ressourcer pédagogiquement et ils m'ont permis de rencontrer des personnes formidables et passionnées, souvent de celles que je suis virtuellement sur Twitter.  Des personnes inspirantes, car elles ont aussi, un jour, osé le changement.  On se sent moins seul quand on rencontre des gens qui ont les mêmes visées que nous et ça redonne l'énergie pour avancer et foncer, même quand le doute s'empare de moi.

J'ajouterais aussi dans ces formations toutes les lectures extraordinaires que j'ai faites et qui m'ont convaincue que le changement était nécessaire dans le milieu de l'éducation. Je pense entre autres aux livres suivants: Teach Like a Pirat (Dave Burgess), The Classroom Chef (John Stevens et Matt Vaudrey), Mathematical Mindset (Jo Boaler), The Element (Ken Robinson), Shift This!(Joy Kirr).
Il y a aussi des sites web ou blogues qui sont devenus des références pour moi en ce qui a trait à l'enseignement des mathématiques: La Page à Dage (Jocelyn Dagenais), Youcubed (Jo Boaler), Dy/Dan (Dan Meyer), The Classroom Chef, First Five Days (Joy Kirr). Et plusieurs groupes Facebook en lien avec l'intégration des technologies dont Les Maths autrement, Les TIC en éducation.

Oser le changement


Cette année, j'ai l'impression d'avoir des ailes. Vraiment. Déjà un mois que l'année scolaire est commencée et je suis comme sur un nuage tellement ma vie en classe avec les élèves est géniale!!!

D'abord, malgré le manque de ressources financières qui me permettraient d'avoir une classe super moderne avec un mobilier dernier cri, j'ai tout de même pu aménager ma classe à mon goût avec les moyens du bord, un peu d'imagination et du temps de bricolage (et, je dois avouer, plusieurs $ sortis de mes poches, mais bon...). Ma classe est maintenant plus flexible, ce qui m'amène à adapter ma gestion de la classe. Les élèves ont accès à des coins de travail qui correspondent à leurs besoins. Le bureau du prof a complètement laissé place à un coin de matériel disponible pour les élèves. On peut travailler debout, assis par terre ou sur des fauteuils, à des bureaux standards ou sur des tables.

Aussi, j'accorde plus d'importance aux toutes premières minutes du cours, en laissant place aux réflexions et discussions mathématiques. Avant même que le cours commence, j'affiche au tableau des activités telles que WODB ou QELI (en français) où les élèves trouvent l'intrus en justifiant leur choix, des énigmes mathématiques, des discussions mathématiques ou Math Talks. Il est très impressionnant de voir, après un seul mois d'école, que plus de la moitié des élèves ont déjà la main levée pour répondre avant même que la cloche annonce le début du cours! C'est fascinant et les discussions qui en ressortent sont tellement riches! Le pire, c'est que les élèves ont l'impression qu'ils ne travaillent pas alors qu'ils réfléchissent tellement! Cela leur permet d'apprivoiser et apprécier les mathématiques en s'amusant.

J'ai accordé plus de temps aussi en début d'année pour que s'installent les routines. Avant, j'expliquais les règles de classe et ensuite on commençait le "programme" pour ne pas manquer de temps. Cette année, on a fait des ateliers pour établir ensemble nos critères pour un travail d'équipe efficace et on a pris le temps de modeler ce travail d'équipe. Et je trouve que les élèves travaillent beaucoup mieux, je n'interviens que très peu. Nous avons aussi parlé de mentalité de croissance afin que les élèves puissent comprendre qu'en classe de maths, ils avaient droit à l'erreur, qu'ils puissent ainsi adopter une attitude positive face à leurs apprentissages. Je suis vraiment satisfaite d'avoir choisi d'établir un mode de fonctionnement intéressant en classe avant de plonger dans l'apprentissage des concepts au programme. Je sens que ça fait toute une différence sur l'attitude des élèves face à leur apprentissage. Nous sommes partis sur de bonnes bases.

Alors, même si tout n'est pas acquis encore, quand j'entends les élèves dire "Hein? Déjà fini!" lorsque je leur demande de ranger le matériel à la fin de la période, quand nous nous faisons "surprendre" par la cloche à la fin du cours tellement nous étions absorbés par ce que nous faisions, je me dis que je suis probablement en train d'atteindre le but que je visais par ces changements: rendre l'école intéressante pour mes élèves afin qu'ils aient le goût d'apprendre. Et comme enseignante, retrouver la flamme qui m'animait et que j'avais peur d'avoir perdu à tout jamais...

lundi 22 juin 2015

L'école... étapes de vie!

Ma grande fille est partagée entre la joie et la nostalgie...
Entre la hâte et l'appréhension...
Entre l'enfance et l'adolescence...
Elle vit ces émotions mitigées puisqu'elle termine un chapitre de sa vie, l'école primaire.
Et parce qu'elle est à l'aube d'une autre importante étape, l'école secondaire.
Une étape attendue avec impatience pour certains, avec anxiété pour d'autres.

Comme maman, les sentiments que je vis face à ce passage obligé sont tout aussi mélangés.
Je suis fière de ma fille, du chemin qu'elle a parcouru depuis qu'elle a mis les pieds dans cette école au premier jour de sa maternelle, alors qu'elle était souriante, insouciante, pleine d'énergie et de curiosité.  Elle a travaillé fort par moment, moins à d'autres.  Elle a beaucoup de facilité, Dieu merci.  Nous l'avons accompagnée dans son cheminement au quotidien et valorisé l'éducation qu'elle recevait à l'école à tout moment.  Je me suis questionnée parfois sur certaines situations, certes.  Mais je crois que c'est normal puisque l'on veut le bien de notre enfant en tout temps.  Cependant, j'ai toujours fait confiance aux adultes qui l'ont accompagnée dans sa scolarité.  Et quand j'avais des questions ou des inquiétudes, je savais que je pouvais aller voir les personnes concernées.  Tout est dans la manière, il ne faut pas l'oublier.  Les adultes qui œuvrent au sein de l'école de mes enfants ont tous à cœur la réussite des élèves.  Ils sont dynamiques et plein de bonne volonté.  Alors des faux-pas, ça se peut.  Ils sont humains.  Et travaillent avec plein de petits humains, tous plus différents les uns que les autres.

Elle termine son parcours primaire aujourd'hui, toujours aussi souriante, pleine d'énergie et curieuse. L'insouciance en moins.  Elle se questionne sur la suite des choses.  Elle a des petites inquiétudes.  Et c'est tout à fait normal.  Il ne faut pas négliger ce passage entre le primaire et le secondaire.  Ni le banaliser.  Il s'agit vraiment d'une étape cruciale dans la poursuite des études des élèves.  La facilité avec laquelle s'effectuera la transition a un impact considérable sur la motivation des élèves face à leurs études et leur réussite.  Un texte paru dans La Presse ces derniers jours fait même mention que les grosses écoles secondaires ne conviendraient pas aux enfants de 12-14 ans.
La grosse polyvalente, inadaptée aux 12-14 ans?
Pour ma part, je crois plutôt que c'est la façon dont les élèves sont accueillis dans les écoles qui peut faire une différence. L'équipe-école doit porter une attention particulière à ces jeunes élèves qui font leur entrée dans le monde du secondaire.  Pas seulement les enseignants de ces élèves. TOUS les intervenants de l'école.  Prévoir un accueil particulier pour eux.  Porter attention aux moindres signes d'anxiété, d'insécurité.  Être prêt à répondre aux questions, aller au-devant de celles-ci.  On banalise souvent les choses qui pour nous vont de soi:  ouvrir le cadenas sur le casier, arriver à l'heure à chacun des cours, trouver une place pour dîner à la cafétéria, prendre le bon autobus pour le retour à la maison, passer dans la grande salle devant des élèves plus grands...  Les sources d'insécurité sont nombreuses et variées à l'arrivée au secondaire.  Certains élèves les gèrent mieux que d'autres.  Il faut s'adapter et comprendre le rythme d'adaptation de chacun.  Et offrir toute l'aide nécessaire pour ceux pour qui la situation devient peut-être un peu plus problématique.  À mon école, les élèves de première secondaire vivent un horaire adapté pour la première semaine, les tuteurs de chaque groupe les accompagnent lors des transitions au cours des premières journées.  Et ça donne une bonne chance à plusieurs.  Et en prime, ça permet aux élèves et aux enseignants de poser les fondements d'un lien dont la valeur et l'importance sont inestimables pour le reste de l'année scolaire.

Ma fille débutera donc le secondaire en août.  Et fera ses mathématiques dans la classe de maman de surcroît.  Et oui!  Je dois avouer éprouver une certaine appréhension.  Mais nous en discutons beaucoup ensemble.  Nous nous rassurons l'une et l'autre.  Nous établissons des règles qui devront rester claires entre nous:  à l'école, je serai l'enseignante, pas la maman.  J'aurai les mêmes exigences pour elle comme pour tous les autres élèves (ma crainte est d'être beaucoup plus exigeante envers elle...).  Et je veux aussi rassurer mes collègues:  ma fille devra être traitée comme tous les autres et j'espère qu'ils n'éprouveront pas de malaise à me parler si jamais une problématique se présentait avec elle.  C'est donc un nouveau défi qui se présente à moi en septembre.  J'espère être capable de le relever en assurant le bien-être de tous.

Je dois tout de même avouer que j'éprouve une certaine fierté d'accompagner ma fille comme maman mais aussi comme prof dans cette étape fabuleuse de la vie qui mène de l'enfance à l'âge adulte...

vendredi 5 juin 2015

La force du nombre

C'est avec grande fierté que j'ai terminé la troisième partie de la formation iClasse la semaine dernière.  Une formation qui ne m'amène que du positif depuis le début et qui me procure une grande dose de motivation pour tenter d'apporter des changements significatifs dans mon enseignement et dans ma classe.

Badge reçu pour réussite du Bloc 3
Depuis quelques années, je sais que je veux changer les choses.  Devant le constat sans cesse grandissant que les élèves ne semblent pas très engagés dans leurs apprentissages et dans leur réussite, j'ai refusé de me laisser prendre au jeu des comparaisons du genre: "Les jeunes ne sont plus comme avant, ils sont paresseux", "Dans notre temps, on apprenait de cette façon, et on a bien réussi." et tutti quanti...  Penser ainsi, c'est s'engager dans la voie de la facilité parce que l'on affirme que les causes ne relèvent pas de nous.  Nous n'avons rien à changer et nous nous en lavons les mains...

J'aime bien cette image... L'une des choses qui doit changer dans notre système d'éducation: notre façon d'évaluer...
Or, les jeunes d'aujourd'hui sont comme nous "dans le temps" et les générations avant nous.  Le cerveau de ces jeunes fonctionne de la même façon que le nôtre et celui des générations avant nous également.  Alors, comment expliquer ce désengagement qui se fait de plus en plus généralisé ?  Par le fait que les outils pour apprendre ont changé.  Par le fait même, les stratégies aussi.  Une foule de connaissances nous sont accessibles en peu de temps.  Les jeunes vivent au quotidien au contact des technologies, présentes dans leur vie de tous les jours, pratiquement absentes de leur vie scolaire.  Il y a un clivage notoire entre ce qu'ils vivent dans la "vraie vie" et ce qu'ils vivent à l'école.  Le monde a changé.  Pas l'école.  Et ce n'est pas en installant des tableaux dits interactifs dans nos classes que ça changera quoique ce soit.  Car d'interactifs, ils n'ont la plupart du temps que le nom.  Pour la majorité des classes, il facilite l'enseignement.  Point.  Aide-t-il vraiment à l'apprentissage?   Pour que les technologies soient vraiment au service de l'apprentissage, donc de l'élève, il faut que ce dernier soit le principal utilisateur de ces outils.  C'est pourquoi l'intégration des TIC à l'éducation relève bien plus que du simple fait d'installer des tableaux numériques interactifs (TNI) dans les classes.  Plusieurs outils et applications technologiques peuvent venir en soutien à l'apprentissage des élèves et à l'enseignement. L'important, c'est de bien intégrer ces outils selon la fonction que ceux-ci peuvent remplir et en ayant toujours en tête un objectif pédagogique bien précis.  L'intégration des TIC oui, mais pas n'importe comment.  Ce ne sont pas des solutions miracles, mais des outils qui apportent un petit plus pour un apprentissage de qualité.  Et l'enseignant devient davantage un guide pour ses élèves qu'un "maître" à l'avant de sa classe.

En plus de l'intégration des technologies, la iClasse tient compte de tout l'aspect de la classe. Une classe où l'aménagement est plus convivial, permettant ainsi davantage le travail collaboratif.  Une classe où les élèves sont plus en action, qui réfléchissent ensemble, qui peuvent se déplacer dans la classe (oh... j'entends déjà des protestations) tout en vivant dans un climat de classe calme et favorable aux apprentissages.  Une classe où la pédagogie utilisée amène l'élève à  confronter constamment  des défis à relever.   Une classe où les élèves ont la possibilité de se reprendre en cas d'échec (notre but n'est-il pas de les amener à réussir ?).  Une classe où la gestion est participative, où il y a un conseil d'élèves pour prendre des décisions ensemble, pour gérer la classe ensemble.  Une classe qui appartient aux élèves autant qu'à l'enseignant.  Une classe où tout le monde a sa place, où tout le monde se sent bien.  Une classe où le lien de confiance entre l'enseignant et les élèves est à la base de tout.


Je crois que ça résume bien la philosophie derrière la formation iClasse.  Et je suis heureuse d'ajouter celle-ci à ma formation professionnelle, car elle correspond exactement à ce que je conçois d'une classe idéale en 2015.   Évidemment, je sais que je dérange et que je vais déranger avec ces idées. L'important, ce sera de garder en tête mon objectif et de ne pas lâcher.  D'aller chercher des alliés, de démontrer les effets positifs des changements que je ferai pour que d'autres me suivent dans l'aventure.  Et aussi, être capable de reconnaître les erreurs qui seront inévitables.  N'importe quel changement comporte son lot de risques.  Je le sais qu'il y en a.  Mais je suis prête à les affronter.  Car je sais qu'à la base, je peux compter sur le soutien de gens passionnés et qui ont les mêmes intérêts que moi:  les formateurs extraordinaires de iClasse et tous les participants à cette formation que je croise régulièrement sur ma toile.  J'ai pu faire le Bloc 3 de la formation avec dix autres personnes géniales: Maude, Alexandre, Christophe, Manon, Pascal, Isabelle, Audrey, Nathalie, Geneviève, Nancy.  Merci!  Nous avons tout de même réussi à faire un travail final en équipe de onze, sans jamais se rencontrer, simplement en discutant et en échangeant virtuellement.  C'est aussi ça les nouvelles stratégies pour apprendre.  En intégrant les technologies.  Si ces stratégies changent pour nous, les adultes, elles changent aussi pour nos élèves, non ?  Et je crois sincèrement que de plus en plus d'enseignants adopteront ces principes.  Et je crois à la force du nombre pour que le changement s'effectue...

Pour ceux que la formation intéresse:
Formation iClasse

Tâche finale du Bloc 3 (Mai 2015):
Le changement commence ici